Ce placement, pourtant très apprécié, jusque là, des Français, a effectivement enregistré une baisse de collecte de 15 %, pour le seul mois de février, lorsqu’il s’agit de comparer les résultats de cette année, à ceux obtenus l’année précédente, durant cette même période, la Fédération Française des Sociétés d’Assurance ne pouvant alors cacher ses craintes, comme le soulignent les propos de son Président, Bernard Spitz, relevés dans les pages de La Tribune, qui note lui-même que « trois mois de suite de baisse de la collecte en assurance vie, cela n’était jamais arrivé ».

Convoitée, par certains, à l’image des députés du groupe de travail UMP, chargés de réfléchir sur ce projet, pour aider au financement de la réforme de la fiscalité du patrimoine, l’assurance vie pourrait donc bien continuer à voir sa collecte diminuer, si son imposition préférentielle venait à être remise en question, ce même interlocuteur ayant ajouté, à ce sujet, qu’« il n’y a aucune raison pour que l’assurance vie soit traitée de façon discriminatoire par rapport à d’autres produits d’épargne », celui-ci profitant également de cette occasion pour dénoncer l’idée émise de taxer, de manière plus importante, les contrats les plus gros, plus particulièrement ceux présentant un encours supérieur à 1,3 millions d’euros, comme l’a encore soutenu le Ministre du Budget, ce dimanche 13 mars, au cours d’un entretien accordé au Journal Du Dimanche.

Les compagnies d’assurance, tentant de faire modifier ces projets, ont cependant trouvé un argument relativement efficace, dans les conséquences néfastes que ceux-ci pourraient avoir pour les PME nationales, dans la mesure où la baisse de 150 milliards d’euros, atteinte durant ce seul mois de février, pourrait entraîner, au final, selon la FFSA « 50 milliards d’euros d’obligations d’entreprises remises sur le marché, les obligations possédées par les assureurs français étant en très grande majorité des obligations d’entreprises hexagonales. De même, 20 milliards d’euros de titres de dette publique française seraient remis sur le marché ».

Craignant, en outre, face à la baisse du taux de rémunération des fonds en euros, suite à la chute du rendement des obligations, de voir les épargnants, se détourner de l’assurance vie, pour s’orienter vers d’autres produits, proposés davantage par les banques, les assureurs font aussi valoir cet élément, pour montrer que, dans ce contexte déjà défavorable, il serait particulièrement dangereux pour leur activité de porter à nouveau atteinte à cette formule d’épargne, car comme le rappelle le responsables de l’une de ces enseignes, « cela va très vite. Il y a quelques années, les pouvoirs publics avaient modifié un micro détail sur le plan d'épargne logement, les gens avaient pris peur, et 20 milliards d'euros avaient basculé immédiatement sur d'autres supports ».

Loin d’être tranchée, cette question qui bouleverse actuellement la collecte de l’assurance vie promet encore, sans doute, des débats passionnés, au cours desquels chacun aura, bien entendu, à cœur de protéger ses propres intérêts.