Prévus, il y a encore peu de temps, pour être versés à ses deux petits-enfants, Jean-Victor et Nicolas Meyers, les fonds placés par Liliane Bettencourt, âgée aujourd’hui de 89 ans, semblent, en effet, avoir été attribués désormais, par le biais d’un nouveau testament rédigé à la fin du mois d’août, à cette fondation privée, qui œuvre, depuis 1888, dans la recherche de traitements préventifs et curatifs des maladies.
 

Révélé suite à une perquisition, menée chez le notaire de Liliane Bettencourt, par la brigade financière, ordonnée par les juges d’instruction de Bordeaux, à qui ont été confiés ces dossiers, ayant elle-même donné lieu à la saisie de ce document le 24 novembre dernier, ce nouvel élément a aussitôt entraîné la réaction des médias, à l’image de celle du Canard Enchaîné qui a également fait son enquête, affirmant alors qu’il serait question ici de quelques 497 millions d’euros, les collections d’art de la riche héritière devant, pour leur part, revenir à l’Etat, tandis que 10 millions d’euros seront aussi accordés à Alain, son infirmier, les propriétés immobilières de la vieille dame restant, quant à elles, dans la famille, puisque les résidences espagnoles, bretonnes et normandes reviendront à ses deux petits-enfants et à l’un de ses neveux, la plus grosse partie de sa fortune, à savoir ses actions de L’Oréal, ayant déjà été transmises à sa fille.
 

Le Point qui a donc dévoilé cela a aussi tenté de comprendre la raison d’un tel revirement, les pages de l’hebdomadaire publiant alors les propos des enquêteurs à ce sujet-là, ceux-ci se demandant « si cette rectification effectuée dans l’urgence et enregistrée peu avant l’audience qui devait conduire à la mise sous tutelle de l’héritière de L’Oréal n’aurait pas eu pour but principal d’effacer une disposition qui exposait auparavant, l’ancien avocat et mandataire de la vieille dame, M^e Pascal Wilhelm à un conflit d’intérêt ».
 

Se défendant de cela, l’avocat, chargé auparavant, selon les dispositions précédentes, de surveiller les fonds attribués aux petits-fils de Liliane Bettencourt jusqu’au 40^e anniversaire de ces derniers, a immédiatement rappelé qu’il était lui-même à l’origine de la désignation de ces bénéficiaires : « quand j’ai pris mon mandat auprès de M^me Bettencourt, son légataire c’était François-Marie Banier et sur mon conseil elle a désigné ses petits-enfants », celui-ci ayant, par la suite, refusé d’assumer cette tâche, lorsque sa cliente sera décédée, lui faisant alors ajouter que « quand bien même je l’aurais acceptée, je ne vois pas en quoi il y aurait eu un conflit d’intérêt puisque cette disposition ne me profitait pas », celui-ci expliquant, à nouveau, clairement que son rôle « s’est limité à lui transmettre les indications de son notaire et à transmettre son testament à son notaire», sans vouloir faire d’autres commentaires quant aux relations de la vieille dame avec sa fille notamment, indiquant simplement que le fait que cette dernière lègue une part de ses biens à l’Institut Pasteur et à l’Etat « n’a rien d’étonnant, M^me Bettencourt ayant toujours beaucoup donné».